الجمعة، 12 أغسطس 2011

Un nidus douloureux A painful nidus

Une patiente de 33 ans, sans ante ´ce ´dent pathologi-
que particulier, a consulte ´ pour une douleur men-
tonnie `re.
L’anamne `se retrouvait une douleur persistante du menton
irradiant vers l’oreille gauche, e ´voluant depuis deux ans.
Cette douleur a ` pre ´dominance nocturne e ´tait calme ´eparla
prise de 1 g d’aspirine. L’examen clinique objectivait une
douleur a ` la pression symphysaire sur son versant lingual. La
muqueuse e ´tait intacte sans signes inflammatoires ni fis-
tule. Le test de vitalite ´ dentaire de toutes les dents de la
re ´gion symphysaire e ´tait normal. L’interrogatoire et
l’examen clinique ge ´ne ´ral n’ont pas re ´ve ´le ´ d’autre patho-
logie.
La radiographie panoramique dentaire ne mettait pas en
e ´vidence de le ´sion.
Le scanner re ´ve ´lait une petite image hyperdense, he ´te ´roge `ne
avec un lisere ´ pe ´riphe ´rique hypodense, appendu a ` la corti-
cale poste ´ro-infe ´rieure de la re ´gion parasymphysaire gauche
(fig. 1 et 2), mesurant 7,5 par 4,5 mm.
La scintigraphie montrait un foyer intense d’hyperfixation.




Figure 1. Image scannographique de la le ´sion en coupes axiale et sagittale.


Figure 2. Image scannographique de la le ´sion en trois dimensions montrant le nidus sur le versant lingual de la symphyse mandibulaire.


Quel est votre diagnostic ?


Re´ponse


Il s’agissait d’un oste ´ome oste ´oı ¨de

La confirmation a e ´te ´ obtenue par l’e ´tude histologique apre `s
l’exe ´re `se chirurgicale par voie cutane ´e. Les suites ope ´ratoires
ont e ´te ´ marque ´es par un he ´matome du plancher buccal qui
s’est amende ´ progressivement, les douleurs ont disparu, et
aucune re ´cidive n’a e ´te ´ note ´e.
L’oste ´ome oste ´oı ¨ de est une tumeur de la ligne ´e oste ´oblas-
tique, conside ´re ´e comme be ´nigne, mais tre `s douloureuse.
Elle touche pre ´fe ´rentiellement l’adolescent et l’adulte jeune
de sexe masculin et peut atteindre tous les os, avec une
pre ´dominance pour les os longs [1].
La localisation mandibulaire est beaucoup plus rare, peu
rapporte ´e (dix localisations maxillomandibulaires dans la
litte ´rature anglaise) [2]. Son incidence est de 2 a ` 3% de
l’ensemble des tumeurs osseuses toutes localisations
confondues [1]. Jones et al. [2] rapportent que les premiers
cas ont e ´te ´ de ´crits par Jaffe en 1935.
Il s’agit d’une le ´sion de forme arrondie, toujours infe ´rieure a `
2 cm, constitue ´e d’un nidus radioclair entoure ´ d’une zone de
radioscle ´rose. La douleur provoque ´e par cette tumeur
be ´nigne justifie l’intervention. Par ailleurs, elle peut conduire
a ` des de ´formations morphologiques de l’os atteint et/ou a `
des synovites [3].
La triade clinique pathognomonique [3] comporte une dou-
leur persistante, a ` pre ´dominance nocturne, d’installation
insidieuse, re ´pondant a ` l’aspirine ou aux anti-inflammatoires
non ste ´roı ¨ diens ; une oste ´ocondensation avec ou sans nidus
radiologique sur la radiographie standard, (ou nidus avec
oste ´ocondensation pe ´riphe ´rique) et une hyperfixation scin-
tigraphique au temps vasculaire pre ´coce.
Il ne faut pas confondre cette tumeur avec l’oste ´oblastome
ou oste ´ome oste ´oı ¨ de ge ´ant, qui estmoins douloureux et plus
volumineux (taille supe ´rieure a ` 2 cm) [1,2].
Des cas de gue ´rison spontane ´e ont e ´te ´ rarement de ´crits ne
survenant qu’au bout de nombreuses anne ´es d’e ´volution
de sorte que l’abstention the ´rapeutique n’est pas envisa-
geable [3].
Le traitement de re ´fe ´rence est la chirurgie a ` ciel ouvert.
L’exe ´re `se du nidus, qui repre ´sente la partie tumorale de la
le ´sion, conduit a ` une gue ´rison de ´finitive [1].
La difficulte ´ majeure re ´side dans le repe ´rage perope ´ratoire,
qui conduit parfois a ` pratiquer une exe ´re `se e ´largie. Le
scanner est la me ´thode de choix pour le diagnostic et
l’e ´valuation du nidus et c’est pourquoi le radioguidage scan-
nographique a e ´te ´ envisage ´ comme une technique d’assis-
tance au geste chirurgical [4]. D’autres techniques
chirurgicales ont e ´te ´ de ´crites : re ´section par voie percutane ´e
ou extraction me ´canique ( a ` la tre ´phine, au trocard) et
destruction par voie transcutane ´e ou thermique (par photo-
coagulation laser, par radiofre ´quence) [4]. Toutefois ces
techniques seraient plus indique ´es pour les oste ´omes
oste ´oı ¨ des de sie `ge verte ´bral et du membre infe ´rieur [4],
aucune expe ´rience n’a e ´te ´ rapporte ´e sur des localisations
maxillofaciales.



Re´fe´rences


1. Chung Ji Liu, Kuo Wei Chang, Kuo Ming Chang, Chieb Yuan
Cheng. A variant of osteoid osteoma of themandible: report of a
case. J Oral Maxillofac Surg 2002;60:219–21.
2. Jones AC, Prihoda TJ, Kacher JE, Odingo NA, Freedman PD.
Osteoblastoma of the maxilla and mandible: a report of 24
cases, review of the literature, and discussion of its relationship
to osteoid osteoma of the jaws. Oral Surg Oral Med Oral Pathol
Oral Radiol Endod 2006;102:639–50.
3. Haddad E, Ghanem I, Wicart P, Samaha E, Kharrat A, Aoun N,
et al. Thermocoagulation percutane ´e scannoguide ´ede
l’oste ´ome oste ´oı ¨ de. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot
2004;90:599–606.
4. Cantwell CP, Obyrne J, Eustace S. Current trends in treatment of
osteoid osteomawith emphasis on radiofrequency ablation. Eur
Radio 2004;14:607–17.

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